Deux visions qui s’opposent pour l’organisation des contenus sur un site web

Écrit  par   le 28 Juin 2005  dans Autre   

Ayant travaillé pour de nombreux clients, il m’est arrivé de constater qu’il existe deux écoles de pensée qui s’opposent quant à l’inventaire et la structure des contenus sur un site web.

La première est généralement utilisée par les firmes peu expérimentées, qui manquent de confiance en leurs moyens (ou qui n’ont pas encore subi d’échecs cuisants…) ou qui ne comprennent pas le principe de conception centrée sur les besoins de l’utilisateur.

Elle consiste à interviewer séparément différents responsables d’une entreprise cliente et d’amasser une masse d’informations sur les contenus et fonctionnalités qu’ils souhaitent voir sur le site web. Le résultats sera un ensemble d’informations très hétérogènes, difficiles à classer et répondant aux objectifs différents de chaque division de l’entreprise mais sans message clair et unifié.

Cela revient à dire au client: « Dites-nous tout ce que vous voulez dire sur le site, sans priorisation ni idée de ce que les autres diront, et nous essaieront ensuite de le classer sans avoir le droit d’enlever quoi que ce soit ».

Cela revient aussi à dire au client: « Dites-nous comment créer votre site web parce que franchement, nous n’en avons aucune espèce d’idée. Nous nous contenterons d’enrober votre contenu de jolis boutons et de quelques photos. Les utilisateurs s’organiseront bien pour trouver ce qu’ils cherchent après tout! »

Les désavantages d’une telle méthode sont:

  • les différentes sections du site créé ne seront pas cohérentes quant à la structure et la nature des contenus, rendant difficile la navigation entre les sections;
  • inévitablement, le site finira par ressembler davantage à l’organigramme de l’organisation (ce qui n’intéresse absolument pas les utilisateurs) en omettant de prioriser l’offre de service. Le message transmis ne sera donc pas le bon et les résultats seront décevants;
  • les contenus peu intéressants pour les utilisateurs seront sureprésentés, les contenus les plus pertinents seront sous-représentés. La raison en est simple: personne n’aura pris la peine d’expliquer aux différents participants, avec diplomatie, que certaines choses n’intéressent qu’eux et n’appuient en rien les objectifs de communication ou de vente de l’organisation;
  • le site aura l’air de ce qu’il sera vraiment: un assemble malhabile de différents contenus, sans vision commune ni message clair. Il sera condamné à l’échec, ne plaisant finalement à personne sauf au comité de l’organisation qui l’aura créé.

La seconde méthode consiste à rencontrer les responsables décisionnels de chaque division tous ensemble afin d’établir une vision commune d’un site et des messages prioritaires à transmettre aux utilisateurs du site web. Le résultat d’une telle rencontre sera une arborescence préliminaire de site web qui sera utilisée comme « liste d’épicerie » pour créer les contenus du site en développement.

En résumé: « Voyons ensemble quels sont les objectifs prioritaires, créons une liste des contenus requis pour les atteindre et allons ensuite les composer ».

Cette seconde méthode a de nombreux avantages:

  • de permettre une certaine cohérence dans la structure des contenus, chacun sachant quelle place tient sa partie dans l’ensemble;
  • de permettre de transmettre un message clair et unifié aux utilisateurs du site, sans distractions inutiles ni méandres de navigation entre des parties de site non cohérentes;
  • de créer une vision commune du projet pour toutes les divisions de l’organisation cliente en permettant à chacun de comprendre les objectifs des autres et à l’architecte informationnel d’avoir une vision d’ensemble du projet et de la renforcer auprès des participants;
  • de créer un site qui transmet l’offre de service de l’entreprise et non son organigramme;
    L’exécution correcte de cette seconde méthode permettra aux responsables de chaque division de créer les contenus qui leur tiennent à coeur selon un cadre qui respectera les objectifs généraux de l’organisation.

Maintenant, il reste le plus difficile: faire comprendre aux participants au projet que les objectifs de communication de l’entreprise doivent passer avant la politique interne.

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