Les blogs sont devenus communs…

Écrit  par   le 3 Mai 2005  dans Autre   

Mes amis, après avoir travaillé depuis plusieurs mois à convaincre des décideurs de l’importance de considérer les blogs dans leur stratégie de communication, je constate ce matin que les blogs sont maintenant entrés dans la culture populaire.

Bien que plusieurs personnes considèrent que les blogs font partie de la culture depuis longtemps, je parle ici de l’autre culture, celle qui anime l’autre 99% des gens qui partagent nos vies. Pas seulement les autres bloggers, pas seulement les internautes chevronnés.

Je dis ça d’une manière un peu ironique, évidemment. C’est la lecture de l’article « Blogs will change your business » du magazine Business Week qui me fait réfléchir à ce sujet.

Il s’agit non pas d’un magazine spécialisé mais bien d’une publication qui rejoint des millions de gens d’affaires. Malheureusement, l’article n’est plus disponible en ligne, à moins de payer. Laissez-moi résumer…

Plusieurs exagérations, quelques estimations mais dans l’ensemble, le portrait est bon. Entre une comparaison entre les blogs et la presse de Gutenberg (exagération) et une prédiction que les médias traditionnels vont bientôt occuper la place des bloggers d’origine (estimation mais tout de même intéressant), il y a une réflexion qui se dégage de cet article.

Les auteurs parlent du processus de publication d’un article dans les médias traditionnels vs sur un blog.

Dans le premier, les auteurs font des entrevues, parlent avec des experts en privé, se concertent et publient.

Dans le second, l’auteur fait ses recherches (ou non) et publie. Les discussions avec la communauté et les experts se fait ENSUITE, ouvertement et non en privé.

C’est une TRÈS grande différence. Pourquoi?

Parce que les articles écrits selon un processus de rédaction traditionnel peuvent êtres influencés beaucoup plus facilement par les « experts » qui peuvent faire pression sur les auteurs et donner une direction à la rédaction. Et qu’une fois l’article imprimé à plusieurs centaines de milliers de copies et distribué, les voix de ceux qui s’en plaignent restent bien faibles en comparaison de la publication originale. L’opinion du rédacteur -et de ses sources- est distribuée avec force tandis que les réflexions qu’elle suscite sont privées ou ont peu d’impact.

Dans le cas d’une publication sur le web, les réflexions suscitées par le texte original ont un espace aussi important que le texte lui-même et surtout, rejoignent exactement les mêmes lecteurs, leur permettant ainsi de participer à la réflexion ou du moins, d’entendre des opinions divergentes et complémentaires pour se forger une idée.

J’entends déjà la rumeur de certains journalistes qui se servent de la peur pour protéger leur profession: « Oui mais les bloggers disent n’importe quoi sur n’importe qui sans faire de recherche! »

La belle affaire… Je crois reconnaître la description précise de certains journalistes peu professionnels qui eux, sont relativement à l’abri des critiques puisque les « lettres à l’éditeur » des lecteurs outrés ne sont lues par personne, ou presque.

Attention: je ne jette pas la pierre à tous les journalistes. Je crois seulement que le « vrai » journalisme n’est souvent que de l’éditorialisme déguisé avec un joli costume sur lequel est écrit « Objectivité ». Et ça, je n’y crois pas.

Je suis subjectif. J’émets des opinions, des idées. Mon expérience d’un certain domaine fait de moi un « expert », donc certaines personnes considèrent que j’ai l’autorité d’écrire des articles intéressants et enrichissants. Quelquefois je consulte des experts, des amis ou des sources externes. D’autres fois non. Mais tout le monde peut apporter son grain de sel ou se plaindre de mes propos en public. Et moi y répondre, bâtissant ainsi une idée ou un portrait d’une situation plus près de la réalité que l’opinion, même informée, d’un seul individu.

Voilà la différence entre les médias « mainstream » et les blogs. Ce n’est pas l’outil de publication qui fait d’un site web un blog. C’est son ouverture envers les commentaires.

Il ne s’agit pas d’une simple diffusion mais d’une discussion.

C’est le rêve des bons journalistes, et le cauchemar des mauvais.FacebooktwitterlinkedinFacebooktwitterlinkedinby feather

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