SXSW 2011 : plein la gueule!

Écrit  par   le 13 Mar 2011  dans Autre   

OK, par où commencer?

Un peu comme le constate aussi Nathalie Collard de La Presse à sa deuxième journée à SXSW, on pourrait résumer ça ainsi : too much of a good thing is not always an excellent thing.

SXSW c’est passionnant, excitant, intéressant, mais aussi parfois frustrant et éreintant. L’incroyable quantité d’événements qui s’y déroulent, souvent en même temps, nous force à faire des choix déchirants. Guy Kawasaki ou Jeffrey Zeldman? Le truc sur l’avenir des médias, celui sur la collaboration via le Web dans les communautés locales ou celui qui parle de l’avenir du branding? Déchirant je vous dis…

J’ai donc choisi de suivre les conseils d’un vétéran, qui m’a dit avant de partir : « relaxe, respire, prend des pauses et n’hésites pas à faire l’école buissonnière pour prendre du recul ».

C’est ce que je fais maintenant, alors que la programmation, bien qu’intéressante, est un peu moins dans mes cordes. Je me suis donc retiré dans le lobby de notre hôtel pour mettre un peu d’ordre dans mes idées en écrivant ce billet.

C’est peut-être ce qui manque à tous ces tweets, statuts sur Facebook et autres témoignages « à chaud » qui nous entourent ici : du recul. Tout le monde a tout le temps son iPhone/Android/iPad 2 (bien sûr) ou MacBook sur les genoux, et passe son temps à réagir en direct aux conférences.

Je ne sais pas trop quoi en penser. Superbe réflexion collective ou ADHD de masse? Peut-être un peu des deux…

C’est peut-être moi qui manque de vitesse, mais parfois je me demande si les portraits instantanés suffisent pour permettre aux spectateurs distants de comprendre ce qui se passe ici, ou encore pour permettre de laisser des traces qui auront encore un sens pour nous dans 2 semaines.

Je me demande aussi ce que ressentent les conférenciers quand les 2/3 de la salle passent la petite heure que dure la conférence les yeux rivés à l’écran. J’ai remarqué que plusieurs manquent des passages importants parce qu’ils n’écoutent simplement plus, trop occupés à relayer, en temps réel, un petit bout intéressant qu’ils ont attrapé entre 2 tweets ou statuts sur Facebook. On dirait que très peu de gens cultivent encore le concept de l’attention pendant plus de 5 minutes pour synthétiser ensuite, ou de la prise de notes pertinentes et structurées, conséquence de l’écoute soutenue. C’est soit dommage, soit moi qui deviens vieux. 🙂

Je me suis donc imposé quelques règles : j’utilise Twitter et Facebook pour annoncer, entre deux conférences, où nous serons bientôt. Ou encore, après une conférence, pour résumer en quelques mots ce qui s’y est dit. Pendant les conférences, pas d’écran : j’utilise mon attention, un crayon et du papier où je trace un schéma qui ressemble à une carte heuristique pour mieux mémoriser et intégrer la structure des idées que le conférencier s’efforce de nous communiquer. C’est « old school », je sais. Mais pour moi, ça marche.

Je ne veux pas avoir l’air négatif : certaines conférences sont passionnantes, certains conférenciers des modèles à suivre. À défaut d’informations, plusieurs trouveront ici une énergie ambiante qui les motivera pour des semaines, ou leur inspirera des changements importants dans leur pratique ou leur carrière. C’est peut-être davantage pour ça que plusieurs viennent ici que pour l’information pure. Il doit y exister un équilibre entre les 2.

Mettons donc mon regard critique sur le compte de l’effet de ressac ressenti après la première journée où nous sommes assaillis de toute part par les idées, les gens, l’omniprésente publicité pour les centaines de start-ups qui essaient de marquer nos esprits et la quantité phénoménale d’événements parmi lesquels choisir.

Tout ça demande beaucoup d’énergie pour quelqu’un a a besoin de recul pour mieux réfléchir, et exige un peu de calme. Et ici, le calme doit être recherché de manière délibérée, il n’est pas le fruit du hasard ou la situation « par défaut ». C’est la rançon du succès de SXSW. Certains s’y baignent avec aisance, d’autres (comme moi) ont besoin de sortir du flot de temps en temps pour respirer.

Bon, on replonge. À plus tard!FacebooktwitterlinkedinFacebooktwitterlinkedinby feather

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